24 avril 2009

La " Chose 1" tel qu' y veut pas la voir !


RAPPEL/RAPPEL/RAPPEL :

Mardi 28 Avril 2009 . 19 heures
Resto l'Autobus Romagnat .


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Y-en à qui ont la banalité comme horizon, ça devient pour eux une manière de voir, de penser mieux d'installer une pensée unique par une forme de violence d'aveuglement, de déni . D'autres voit la singularité parce qu'elle leur parle de la personne et de la Liberté qui sont deux mots pour désigner la même chose y compris dans un groupe oppressé, parce que le singulier parle de visage, de regard les yeux dans les yeux donc de reconnaissance, de tendresse…Voilà donc , les yeux dans les yeux le Calvaire de Romagnat tel que plus ça va , je le vois . Approchons , d'abord la grange du Calvaire du Syndicat Agricole, et puis…

"Quoi qu'il en soit considérant ce lieu dit du calvaire à Romagnat il convient d'admettre que dès qu'on lui porte un regard attentif et attentionné et suffisament averti il appparaît a plus d'un titre assez remarquable . Dans une position très particulière pour un calvaire il échappe du coup à une représentation standard . C'est effectivement une forme très pensée, très construite, compilatoire d'archétypes qui n'entre pas nécessairement dans une stricte définition d'un calvaire, mais constitue un ensemble remarquable .

Cet inventaire sommaire mériterait plus de développement que nous ne saurions lui donner nous-même. C'est pourquoi une mission commandée par la DRAC Auvergne nous paraîtrait indispensable comme préalable à toute action .





1/ Un enclos"paroissial"
massif : sans aller chercher la référence des enclos paroissiaux bretons, l'idée d'un Paradis est bien présente – d'autant plus que l'on est ici en terre vigneronne et horticole et que ceci renvoi à la civilisation Gallo-romaine dont Georges Duby voyait un des marqueurs important de la Basse- Auvergne jusque tard dans la période moderne et dont les "dépouilles" sont encore remarquables . Cet enclos ne peut-être dissocié du calvaire – lui-même ? – il est le Carré de sol, symbole de la terre-mère dans lequel va pouvoir s'inscrire la verticalité qui tend au ciel


2/ Un tertre : il s'inscrit dans le carré et fait figure ici de Golgotha , et il n'est qu'à se souvenir de l'étymologie du mot : la montagne du crâne en référence à la vision squelettique qu'il offre à Jérusalem au regard, pour ne pas manquer d'être fortement troublé par le fait qu'il soit ici, constitué par la terre très chargée de reste d'ossements * – fussent-ils aujourd'hui réduit en poudre –comme évoqué dans les écritures "et tu retourneras à la poussière…" , du carré – qui le constitue et l'on ne peut voir là seulement une "heureuse " coïncidence et c'est cela entre autre qui me fait écrire plus haut : très réfléchi, très construit ! Mais le tertre renvoi aussi à la tradition plus ancienne, du tumulus bien sûr ( la sépulture paléolithique et néolithique) mais aussi celle du "plau" surélevé au centre des places et duquel s' élevé un chêne et très fréquemment un tilleul ayant a charge alors que ses racines s'enfoncent dans le sol ( la terre/mère ) de pointer le ciel de ses branches, l'ensemble symbolique référant au passage entre les deux plans terrestre et céleste et donc l'évocation déjà de la transcendance , " tout naturellement reprise par le christianisme qui substituera à l'arbre la croix du Christ comme ailleurs il érigera sur une " pierre levée "

3/ La grotte : où va être déposé la dépouille du Christ que les Saintes femmes ne retrouveront pas le lendemain, est figurée ici par un élément de maçonnerie qui vient en creux dans le tertre et qui abrite une piéta indissociable de la Passion christique. La grotte c'est bien sûr aussi la caverne et l'allégorie -platonicienne du passage vers la vraie lumière…autre témoignage du caractère savant de cet en semble Romagnatois !

4/ Trois ifs sont là. On peut penser qu'ils y sont depuis l'origine. Ils contribuent grandement à l'harmonie du lieu.

Tout ceci, on doit le répéter, est très ordonné, très pensé et décline ici avec beaucoup de force et de cohérence , donnant à ce site beaucoup de pertinence et une respectabilité particulière et ainsi des raisons largement suffisantes de demeurer ici au titre du Patrimoine. Aussi, quant à cours d'arguments la municipalité oppose que le calvaire sera déplacé, faudrait-il savoir de quoi on parle et en outre la complexité de ce dispositif rendant la chose impossible

NOTE : Il nous a été rapporté très récemment, à plusieurs reprises, qu'au cours des travaux de "tout à l'égout" réalisé en 1950 par l'entreprise Bertrand , les ossements mis à jour au cours des terrassements dans la rue Maréchal Foch à l'emplacement du cimetière décrit par Grégoire de Tours, étaient transportés par Roger Cohade dit le Croc ' (croque-mort ) avec une brouette à l'ossuaire de la rue de la Treille…et non pas, implicitement, au cimetière. CQFD.