17 janvier 2011

Le meilleur des mondes …

" Aujourd'hui, il n'y a plus d'idées, la bêtise est toute nue, fondés sur le vocabulaire: on dit n'importe quoi, du charabia, des choses qui n'ont pas de sens ! "
Ainsi parlait Jean Dutourd décédé ces derniers jours. Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincu de la pertinence de ce propos comme ceux qui collectionnent les évidences nous ne saurions trop conseiller la lecture du dernier " Romagnat en bref ".

Viendront ici les commentaires …



" Ce que le communisme a de si redoutable écrivait Nicolas Berdiaev ( in revue Esprit ) c'est cette combinaison de la vérité et de l'erreur. Il s'agit de ne pas nier la vérité mais de la dégager de l'erreur . "
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Le "meilleur des mondes" décrit ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude".
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Si les hommes acceptent la servitude, nous dit-il ( la Boetie )-, c’est parce qu’ils en ont pris l’habitude – et parce que l’habitude, chez l’être humain, efface la nature. La servitude, explique La Boétie, commence toujours par les petites choses. L’être humain voué à servir le tyran commence par abdiquer de sa liberté dans les petits actes de la vie quotidienne. Alors, ayant pris l’habitude de servir dans les petites choses, il ne peut plus concevoir de refuser le service dans les grandes.

La dynamique collective fait le reste. Né dans un milieu peuplé d’hommes habitués à servir, le fils d’esclave se pense comme un esclave. Ce n’est pas qu’il ait cessé d’aspirer à la liberté, c’est qu’il ne peut plus la concevoir. S’il pouvait la concevoir, il la désirerait. Mais il ne le peut plus. Il ne comprend plus ce qu’est la liberté. Il la confond avec les libertés que lui concède, par ruse, le tyran. La liberté de n’obéir qu’à la raison ? L’esclave ne la connaît pas. Pour lui, la liberté est réduite au droit de rechercher des jouissances basses, immédiates, qui sont en réalité autant de diversions, permettant de ne pas trop souffrir de la condition servile où il est tenu.