Michéle Desbordes en eut-elle fait la demande ? Peut-être pas elle avait la réponse, claire !
Michèle Desbordes a choisi de ne pas prolonger une agonie qu’elle savait terrible. Elle a fixé le jour de sa mort, a sollicité un ami proche pour l’accompagner et s’est éteinte avec une dignité qui rappelait l’élégance de son écriture.
Elle avait cependant pris soin de préparer la suite, mettant au propre des textes pour prolonger dans les livres une existence magnifiée par les mots. Dans Les petites terres qui vient de sortir aux fidèles éditions Verdier, elle nous propose l’évocation d’un amour révolu dont le souvenir est resté intense, elle dresse une manière de bilan d’une vie amoureuse. Habitée par une culpabilité taraudante, elle se souvient de cet ami, de vingt-cinq ans son aîné, qu’elle allait rejoindre et qui ne cessa pas, malgré la rupture, de l’aimer jusqu’à son dernier souffle. Partie vivre avec un autre amour, elle a abandonné ces « petites terres » dont elle évoque avec grâce toute la consistance, en écho à sa propre vie qui s’enfuit… Ce livre ne peut être vraiment lu dans l’ignorance du destin de cette femme courageuse qui ne cesse de susciter des émules.
Blog.mollat.com :Ecrit le Jeudi 10 avril 2008 dans la rubrique “L'avis des mots”.
Voir aussi : Poézibao : Hommage de Jean-Yves Masson et également site des éditions Verdier .
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"La vraie question: l'agonie", par François de Closets
"Le droit de donner la mort indirectement existe déjà aujourd'hui en France, et ce depuis 2005 avec la loi Leonetti. De fait, et dans des conditions précises bien entendu, débrancher un respirateur artificiel est légal. Administrer une sédation (traitement destiné à alléger des souffrances mais pouvant provoquer un coma) chez un patient en fin de vie est aussi légal. D'ailleurs, j'observe que, dans l'affaire de Vincent Humbert, ce tétraplégique que sa mère a aidé à mourir, le médecin a été poursuivi pour avoir mis du chlorure de potassium dans la perfusion, ce qui a entraîné une mort immédiate, pas pour le reste.
Comme si la condition humaine supposait un passage obligé par l'agonie !
Car, enfin, de deux choses l'une: soit le patient n'est pas conscient, il ne souffre pas et, en ce sens, ce n'est plus un être humain. Soit il est conscient et, alors, personne ne pouvant dire si le processus de l'agonie est douloureux ou pas, c'est à lui, et à lui seul, de prendre sa décision."