27 novembre 2011

Michèle la Mort Forte

Ressortir ce billet ancien, histoire d'en reparler. Parler ensemble de cette affaire essentiellement personnelle, et qui ne devrait pas faire problème, ce n'est d'ailleurs que parce que certains, au nom des autres veulent que ça en soit un qu'il est considéré comme tel …d'où son impossible venu dans le langage … L'exemple de François Hollande s'entretenant avec JP Denis rédacteur de " La vie ". Deux types pas cons, face à face, croient parler de la même chose ce n'est pas le cas, il ne s'en rendent pas compte …alors en vérité, il ne parle de rien, ils meublent … Ah! les peurs ! 
Michéle Desbordes en eut-elle fait la demande ? Peut-être pas elle avait la réponse, claire !

Michèle Desbordes a choisi de ne pas prolonger une agonie qu’elle savait terrible. Elle a fixé le jour de sa mort, a sollicité un ami proche pour l’accompagner et s’est éteinte avec une dignité qui rappelait l’élégance de son écriture.

Elle avait cependant pris soin de préparer la suite, mettant au propre des textes pour prolonger dans les livres une existence magnifiée par les mots. Dans Les petites terres qui vient de sortir aux fidèles éditions Verdier, elle nous propose l’évocation d’un amour révolu dont le souvenir est resté intense, elle dresse une manière de bilan d’une vie amoureuse. Habitée par une culpabilité taraudante, elle se souvient de cet ami, de vingt-cinq ans son aîné, qu’elle allait rejoindre et qui ne cessa pas, malgré la rupture, de l’aimer jusqu’à son dernier souffle. Partie vivre avec un autre amour, elle a abandonné ces « petites terres » dont elle évoque avec grâce toute la consistance, en écho à sa propre vie qui s’enfuit… Ce livre ne peut être vraiment lu dans l’ignorance du destin de cette femme courageuse qui ne cesse de susciter des émules.
Blog.mollat.com :Ecrit le Jeudi 10 avril 2008 dans la rubriqueL'avis des mots”.
Voir aussi : Poézibao : Hommage de Jean-Yves Masson et également site des éditions Verdier .
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"La vraie question: l'agonie", par François de Closets
"Le droit de donner la mort indirectement existe déjà aujourd'hui en France, et ce depuis 2005 avec la loi Leonetti. De fait, et dans des conditions précises bien entendu, débrancher un respirateur artificiel est légal. Administrer une sédation (traitement destiné à alléger des souffrances mais pouvant provoquer un coma) chez un patient en fin de vie est aussi légal. D'ailleurs, j'observe que, dans l'affaire de Vincent Humbert, ce tétraplégique que sa mère a aidé à mourir, le médecin a été poursuivi pour avoir mis du chlorure de potassium dans la perfusion, ce qui a entraîné une mort immédiate, pas pour le reste.
Comme si la condition humaine supposait un passage obligé par l'agonie !
La vraie question qui se pose dorénavant est donc : peut-on se dispenser de l'agonie? Or, cette interrogation - là, personne n'ose l'aborder de front - et surtout pas les responsables politiques. Dans notre pays, les religions semblent avoir accepté le principe de l'euthanasie, au sens de l'euthanasie passive, c'est-à-dire sans provoquer la mort. En revanche, elles ne veulent pas que l'on supprime, ou même que l'on abrège, cet épilogue. Comme si la condition humaine supposait, pour chacun d'entre nous, un passage obligé par l'agonie. Moi qui ne comprends pas cette obligation, je souhaite qu'on en discute, qu'il y ait un débat public sur cette question précise.
Car, enfin, de deux choses l'une: soit le patient n'est pas conscient, il ne souffre pas et, en ce sens, ce n'est plus un être humain. Soit il est conscient et, alors, personne ne pouvant dire si le processus de l'agonie est douloureux ou pas, c'est à lui, et à lui seul, de prendre sa décision."