Découvrez la deuxième newsletter de Chemins d'étoiles. À diffuser largement. Cette newsletter est consultable sur le site de Chemins d'étoiles :
http://www.cheminsdetoiles.com/page/43473
Rencontre avec Jacques Lacarrière
Dans cette newsletter, nous avons souhaité mettre en valeur un entretien que nous avions eu avec Jacques Lacarrière à l'automne 2000, paru dans la revue Chemins d'étoiles n° 8. Il nous y explique les différents sens du mot « voyage », la différence entre les termes « randonnée », « marche » et « cheminement », et dévoile l'horizon de sa vaste pensée. « Chemin faisant » : tel pourrait être le titre de cette interview, qui définit d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Car Jacques Lacarrière fut non seulement un voyageur insatiable, mais surtout un grand cheminant.
Commentaire de BQ suite à la lecture de l'interview
" Entre randonnée et marche la confusion est impossible en effet. Pour ma part, je n'emploie plus ce "gros mot" de randonnée sauf , très rarement, s'il peut m'éviter en écrivant une répétition. Souvenons-nous encore de Lacarriére quand dans "chemin faisant " il écrit : " je n'ai rien contre les chemins balisés quand ils vont dans le même sens que moi ! " voilà une belle manière ironique d'établir " la frontiére". Ceci étant je me situe pour ma part, plus que lui, à l'écart de la flânerie: marcher étant pour moi,comme on le dit pour une parturiante, un " travail " ce que reconnaissait d'ailleurs - en se contredisant un tantinet - maître Jacques quand il vous disait : " Cheminer n'est pas seulement se déplacer, c'est avancer en se modifiant … " , en quelque sorte se mettre au monde ! Dés lors, on imagine pas la chose sans effort : sans travail ! Il y a très longtemps chère Gaele que je souhaite vous entretenir de ça, pour au moins avoir votre avis …ça commencerait au point ou en est arrivé Alix de Saint-André - Le Pélerin mag - quand elle est "rendue à son corps", nonobstant tout le reste !
Et si le corps était le lieu de la pensée et celui de la parole , le corps simplement et seulement pris dans le grand branle- branloire aurait dit Montaigne- de la marche. L'homme pendulaire marsupial retrouvé, enfin .
Oui mon cher Jacques, foin de dolorisme, la marche est sensuelle, jouissive comme vous le dites. Quant à moi j'emploie plutôt le mot jubilatoire . Aussi je ne vous dis pas la joie qui fut la Vienne le jour ou j'ai appris qu'en espagnol il était l'équivalent de retraite pour lequel je laisse à chacun le choix du sens . Vous devinerez malgré tout sans peine celui qui a ma préférence … pas celui bien sûr de cette période sensée couronner une vie mais celui qui de chaque instant tente de faire une existence. Revenant à Alix qui prenant le chemin pensait rentrer au monastère lui voilà donc offert une retraite : croyez-vous qu'elle ait perdu au change ?
Si Jacques Lacarrière, que vous croiserez peut-être sur le chemin de vos rêves ou de votre érudition vous faisez reproche que je m'adresse à lui comme s'il était vivant , ne le détrompez pas pour moi il n'est jamais mort - d'ailleurs dans votre entretien ne le dit-il pas d'une certaines manières de ses maîtres grecs ?
A plaisir de continuer ce bref échange …
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Rencontre avec Jacques Lacarrière
Dans cette newsletter, nous avons souhaité mettre en valeur un entretien que nous avions eu avec Jacques Lacarrière à l'automne 2000, paru dans la revue Chemins d'étoiles n° 8. Il nous y explique les différents sens du mot « voyage », la différence entre les termes « randonnée », « marche » et « cheminement », et dévoile l'horizon de sa vaste pensée. « Chemin faisant » : tel pourrait être le titre de cette interview, qui définit d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Car Jacques Lacarrière fut non seulement un voyageur insatiable, mais surtout un grand cheminant.
Commentaire de BQ suite à la lecture de l'interview
" Entre randonnée et marche la confusion est impossible en effet. Pour ma part, je n'emploie plus ce "gros mot" de randonnée sauf , très rarement, s'il peut m'éviter en écrivant une répétition. Souvenons-nous encore de Lacarriére quand dans "chemin faisant " il écrit : " je n'ai rien contre les chemins balisés quand ils vont dans le même sens que moi ! " voilà une belle manière ironique d'établir " la frontiére". Ceci étant je me situe pour ma part, plus que lui, à l'écart de la flânerie: marcher étant pour moi,comme on le dit pour une parturiante, un " travail " ce que reconnaissait d'ailleurs - en se contredisant un tantinet - maître Jacques quand il vous disait : " Cheminer n'est pas seulement se déplacer, c'est avancer en se modifiant … " , en quelque sorte se mettre au monde ! Dés lors, on imagine pas la chose sans effort : sans travail ! Il y a très longtemps chère Gaele que je souhaite vous entretenir de ça, pour au moins avoir votre avis …ça commencerait au point ou en est arrivé Alix de Saint-André - Le Pélerin mag - quand elle est "rendue à son corps", nonobstant tout le reste !
Et si le corps était le lieu de la pensée et celui de la parole , le corps simplement et seulement pris dans le grand branle- branloire aurait dit Montaigne- de la marche. L'homme pendulaire marsupial retrouvé, enfin .
Oui mon cher Jacques, foin de dolorisme, la marche est sensuelle, jouissive comme vous le dites. Quant à moi j'emploie plutôt le mot jubilatoire . Aussi je ne vous dis pas la joie qui fut la Vienne le jour ou j'ai appris qu'en espagnol il était l'équivalent de retraite pour lequel je laisse à chacun le choix du sens . Vous devinerez malgré tout sans peine celui qui a ma préférence … pas celui bien sûr de cette période sensée couronner une vie mais celui qui de chaque instant tente de faire une existence. Revenant à Alix qui prenant le chemin pensait rentrer au monastère lui voilà donc offert une retraite : croyez-vous qu'elle ait perdu au change ?
Si Jacques Lacarrière, que vous croiserez peut-être sur le chemin de vos rêves ou de votre érudition vous faisez reproche que je m'adresse à lui comme s'il était vivant , ne le détrompez pas pour moi il n'est jamais mort - d'ailleurs dans votre entretien ne le dit-il pas d'une certaines manières de ses maîtres grecs ?
A plaisir de continuer ce bref échange …