Ce billet est à compléter de quelques photo…ça viendra !
Iréne, ta maman Margot et ta Grand-mére Pilar sortent juste de chez nous , où venant la " Mapad", résidence désormais de ta Mémé, elles ont fait une petite halte ici dans "La rue " notre "lieu commun ", sur le chemin de chez tes parents pour sa sortie dominicale…Cette Rue semble être devenu désormais aussi, le "lieu commun" de beaucoup de Romagnatois quand on voit le souci qu'ils expriment tous pour le bourg ces temps ci , aussi quel que soit le quartier où ils demeurent, on sent bien que leur quartier "sensible", comme un quartier de noblesse, est là (cf billet: "prés du coeur" ) Voilà, qui répond bien à ce que je prétends, au moins depuis que j'ai lancé cette idée de la fête de la rue comme un des lieux identitaires de tous les Romagnatois …
… Pilar a essayé le monte-escalier que j'avais fait installer pour la Blanche…j'aime beaucoup quand il sert encore : mes beaux-parents, Bernadette et Bill , luzdivine notre voisine, une Lucille de 93 ans que je sors des fois de la MAPAD d'Aubière : la mixité comme y disent , le lien sans théorie, comme allant de soi, comme on le pratique entre nous sans trop en parler, le voisinage comme un art à part entiére qui pourrait commencer dans la famille et la parentelle qui doit aussi "avoir à voir" d'abord avec la maniére d'être avec soi-même , "le truc " pour lequel avec Laurette en 78 nous sommes revenus vivre dans la Rue …
Allez je voudrais pas, avec mes marottes t'embêter ,"voisine de coeur ", alors allons à ca qui m'améne !
Même si tu as pû t'en rendre compte je ne réponds pas aux commentaires qui sont adressés à mon blog- parce que je pense que c'est la contrepartie de l'accés laissé totalement libre si on ne veut pas que ça devienne une boîte à cancan, : le tchate c'est autre chose ! - sauf de manière incidente dans les billets , là avec toi je fais comme une petite entorse car depuis le commentaire que tu as fait, suite à mon article sur "Des fours à chaux à Romagnat "et qui m'avait beaucoup touché - je dois par ailleurs être indifférent aux sarcasmes, c'est aussi une nécessité - j'avais décidé de t'adresser un billet et depuis le début je savais qu'il s'appelerait "la petite valse à Iréne " , j'aurais bien écrit" la petite lettre à…" que la référence eut été plus explicite mais il n'y aurait pas eu d'entrée l'appel de la musique , et c'est une petite musique que je voudrais te faire entendre !…comme l'autre d'ailleurs alors pourquoi sa "lettre" il l'a pas intitulé " la musique à Elise" ?
Alors valse à 2 temps ou valse à 3 temps, où bien à 4 temps je sais pas très bien encore, quand j' commence à écrire… à 1000 temps pourquoi pas, si ça devait nous ouvrir du crédit et surtout si ce devait être en rapport avec la tendresse - d'autres fois la violence - de ce moment là, si particulier : écrire ! Ecrire je crois que je commence à y arriver : voilà 40 ans que je m'y entraine, c'est quand même pas trop tôt !…ça me rappelle la vieille carmelite qui, dans le trés beau film d' Alain Cavalier , confie à Thérése ( pas ma tante !) en souriant que ce sont les quarantes premiéres années qui sont difficiles mais qu'aprés ça roule…et Thérése de rire… elle ne se doute pas bien sûr que ses 40 ans… jamais…
Tu aimes le cinéma Iréne ? Si oui on pourrait y aller ensemble, en parler aussi . On laisserait Fiona nous entretenir "sérieusement" , de futilités !…Fiona adore les apparences au point que pour les sauver elle a recours à l'anonymat dont elle fait l'apologie . Protéger sa famille, son travail , sa "petite patrie"politique et le tutti quanti , protéger sa liberté, en d'autres temps, d'autres aussi ont eu recours à l'anonymat mais de maniére moins tapageuse… leur liberté en fut sauve certes, pendant que d'autres, pendant ce temps connaissaient au mieux la géole …on sait jamais quand ça commence les mauvaises habitudes , surtout au nom de la morale !
Au fait donc , j'ai corrigé l'orthographe du nom de famille de Francisco ton Grand-Père, j'ai viré le T et mis un accent sur le A, et m'est venu l'envie de ressortir quelques photo de lui et de Pilar. Elle font partie de mon petit butin, amassé progressivement depuis que je travaille sur les Fours en mémoire d'eux tous, les miens et ceux des autres qu'il suffit de pousser à peine pour qu'ils deviennent miens aussi . Ce sont des photos de "dimanche ", en eussais-je eu d'un jour de travail que j'aurais choisi celles ci , ils n'étaient sans doute pas malheureux au boulot, mais là sur ces clichés je touche à des heures qui ne sont qu' à eux , heureuses sans conteste …et puis n'est on pas dimanche aujourd'hui ?
Tout en haut avec ta Grand- Mére , ils sont à Barcelone . Entre eux leur petite nièce Marie-Carmen, elle a 9 ans et c'est le jour de sa communion - j'ai cru longtemps que c'était ta mère… je sais que tu m'aurais corrigé ! - c'est sans doute pour elle qu' ils ont fait le déplacement sont-ils parrain où marraine ? Je ne sais pas, je devine que bientôt je saurais !
J'adore la photo suivante, le "vieux " là, il a une classe folle, il se dégage de lui une "légéreté " qui me souléve de joie car c'est celle de ceux qui aiment et qui sont aimé et qu'elle est communicative …bien sûr l'ombre me visite un instant, à la pensée de… quand plus tard tout aussi aimé, le souffle rare il sera privé d' un peu de cette grâce…
Je joins à cet envoi, deux photos de La Famille Cagniart un dimanche aussi ,
l'une à l'été 52, l'autre à celui de 53 . Sur les deux ils sont avec Guy leur fils, mon ami , de mon âge à peu prés, et ils en sont pas peu fiers .Un fois au lac d' Aydat, une autre fois à Romagnat au débouché de la rue Maréchal Foch sur la place, c'est jour de fête…la bibliothéque mettra encore beaucoup de temps à remplacer l'ancienne école que l'on distingue au fond à gauche (? ) . Huguette , leur fille est absente , peut-être "voit-elle" déjà du côté de Christian Gasse ? Les Gasse ce sont nos voisins, ils sont arrivés d'Algérie, le pére a une 4 Cv ( vert d'eau si bonne est ma mémoire …) qu'il lave au jet et brique tous les…dimanches matins, certaines fois il la démonte à moitié, les fils Christian et Georget ( oui celui qui se mariera avec la Maimaine Cournol la soeur d' Alain, des "vrais" Cournol ceux-ci.) sont alors trés sollicités : le
père Gasse est un ancien militaire reconverti et sa femme est une beauté "orientale " qu'aurait pu- au XIXem siécle- peindre le romantique Delacroix !
Léon fait l'entretien aux Fours et conduit le camion qui fait les livraisons…c'est aussi et surtout un "maître -serrurier " dans l'âme et dans les faits certains dimanche, aussi, il en aura fait des marquises, des rampes , des appuis de fenêtre et des garde-corps de balcons à Romagnat…quand je me proméne dans les rues, ces empreintes me parlent encore de lui !
Ah! l'allure de Léon : il porte le béret et le bleu comme d'autres porte le smoking, il a la fierté des hommes de métier…la maniére de tenir sa cigarette roulée aussi, de poser son mégot derriere l'oreille quand la tâche requiert ses deux mains et toute sa réflexion : l'une replace alors son béret aprés l'avoir décollé comme pour aérer son crane alors que l'autre supporte son menton !…comment tu veux que j'oublie ça ?
A Elle, , Lucienne, je dois sans doûte ma "première gorgées de Biére". Etant tous les deux originaires du Nord- prés de Saint- Quentin- elle avait gardée le goût de faire sa bière à elle partir du houblon que sa famille restée au pays lui envoyait . C'était une bière sombre et épaisse qu'elle conservait dans des bouteilles de limonade vert fumé qui se fermaient avec un bouchon de faiênce blanche articulé avec le goulot par un fil de fer et dont l'étanchéîté était assurée par une rondelle en caoutchouc rouge, comme certains pneus de vélo…savez-vous pourquoi ce caoutchouc était rouge ? Cette biére épaisse , elle nous la servait dans des verres épais, toute fraîche, tout juste sortie de la cave ou peut-être de l'arriére cuisine ?…Ils habitaient à cette époque, depuis leur arrivée en Auvergne en 1947, tout prés des Murlà - qui restaient eux impasse Jean -Bart- Rue de Strasbourg dans la maison de mon arriere Grand-Pére, "un petit"Cournol dont le sobriquet était "Bregnat " aussi les Cagniart habitaient-ils "chez Le Bregnat ". J'ai une photo de lui avec les deux arriére grands méres devant la grange… Je recherche !
Quand en 85, les Cagniart déménageront une troisieme fois, ils reviendront "chez eux" dans la Grand'rue (rue du 11 Novembre )… c'est la rue à côté ! Le monde était plus petit à l'époque, est ce pour ça qu'on garde le sentiment qu'on était plus proche ? Peut-être, mais je crois aussi que, malgré tous les désagréments qu'il pouvait y avoir à ça , on se voulait Voisins parce qu'il y avait aussi beaucoup de bonheur à ça … As -tu compris que c'est ça que j'ai voulu confier au premier temps de ma petite valse ? Non et bien sache le et dis le à ceux qui te sont proches et cette paix là en ce dimanche je te la donne !…et je voudrais que tu l'acceptes…
Avant de finir te dire tout de même, parce que des tiens étaient des leurs, qu' aprés le travail , mais surtout les dimanches, ils étaient une petite troupe d'Espagnols ( Rafa Almagro, le pére de Tonio ton oncle, sans doute ton Francisco aussi…et d'autres dont on va nous rapporter les noms…à la suite de ce billet ) à jouer à "La Grenouille " en face de chez "Le Bregnat " justement, dans la cour qui faisait passage avec trois marches, vers la rue Giraudet…encore aujourd'hui un balcon reliant deux maisons enjambe le petit escalier… Ceux qui liront ce billet, allez donc y voir: comme disait Giona : ça ce sera du tourisme !
Léon est décédé en 1972 (né en 1907) et Francisco en1977 ( né en…………) ; Lucienne a fini ses jours en 2002 à 95 ans, à la Mapad de Romagnat là où Pilar finira les siens …Tous les quatre reposerons alors à Romagnat, au milieu du pays des hommes des femmes qui est celui de l'équidistance absolue, en attendant qu'on les rejoignent.
Mais pour l'heure, n'hésite pas à dire autour de toi que si un jour, avec d'autres, je sauve, les Fours à Chaux d'une ruine annoncée, c'est parce que ce sont eux qui m'auront porté pour y arriver aussi sûr que je porte leur mémoire .
Grâce à eux et pour mon oncle Roger et sa soeur , Blanche ma mère et pour le grand malheur qu'ils ont eu à supporter…et que je voudrais réparer, presque même si presque rien n'est désormais possible …
Alors, pour tout ça et pour finir je te donnes trois photo : une de lui et une d'elle, c'est sur le balcon chez nous, dans " La rue" ,il fait chaud , c'est "scéance" à l'école, ma mére a son costume de théatre et son frére on le devine fait un peu le clown… c'est sans nul doute un dimanche ! !
La troisiéme photo ( ou série ), sûrement un dimanche encore, ces demoiselles sont montées se promener aux fours .… On est en 1932 . Elles se prennent mutuellement en photo, sur le mulet qui fait les livraisons. Derriere, on aperçoit le grand tonneau avec lequel Jean des Anes chaque jour monte l'eau qu'il a prise à la fontaine du terrail pour éteindre ici , la chaux vive au sortir des fours, derriere ausi une cabanne…c'est là qu'ont habité un temps Pilar , Francisco et leurs deux filles Margot et Françoise quand ils sont arrivés en France en……… venant de Barcelone en Catalogne !
C'était mon petit , ta Grand-Mère , ton Grand-Père et ta Tante et ta Mère…incroyable des fois tout ça ! … pourtant c'est une vérité qui quand on la connait et qu'on la cultive, nous rend ferme sur nos jambes, rendant ainsi possible à notre tête de tendre vers les étoiles alors que nos mains sont totalement disponibles pour pétrir le temps qui vient et viendra !
Parole de fils et de petit-fils de Boulanger !
Si mes cousins aussi sont dans "la Boulange"? Yes Sir !…
Alors : Hasta manane si Dios Quieré! et si non quieré…
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Nos vies sont des romans tu sais, et nous avons à charge de les écrire au moins dans nos têtes, alors qu'on voudrait nous rendre idiot et dépendants ! Alors résiste, mais je n'ai pas d'inquiétude , je sais que tu sais faire !
D'autres temps de la petite valse suivront, on y reparlera de l'apparence et de cette insoutenable légéreté - une autre - de l'être dans certaines circonstances; de la maladie aussi et de la force qu'elle peut donner; de la fragilité de "nos rêves de jardin" et d'autres et de la désinvolture de ceux qui n'ont que de "bonnes raisons" …je voudrais te parler aussi de ceux dont tu te méfies au prétexte que tu ne les connais pas…te dire que tu as tort sinon que deviens alors la confiance et sans la confiance que devient…
En attendant …hasta Luego : je t'embrasse et n'oublie pas de ma part d'embrasser les tiens et tes voisins sauf ceux qui n'ont de leurs voisins justement que du mal à dire ; de ceux là seulement apprends à t'en méfier même si vous vous croyez proches par les idées: encore une question d'apparences !