11 octobre 2011

Mieux connaître Roland Cognet et Yves Guérin.










Roland Cognet et Yves Guérin s'exposent " en grand " à nouveau .
Le premier au centre d'art du creux de l'enfer à Thiers et le second à travers le parc d'activité de la Pardieu à Clermont, vers lequel, à partir des Fours à Chaux il a organisé une grande migration de ses œuvres afin de mettre en place dans un contexte différent mais avec toujours à l'idée un " cheminement " , " une progression " une via ferrata comme il y a quelques années sur le plateau de Gergovie dont se souviennent des milliers de personnes, comme si c'était hier …
Cognet, Guérin faut " le voir pour le croire " alors il ne peut être conseillé que de s'y rendre et y retourner avec des complices qui feront de même à leur tour …
Pour notre part nous ne pouvons que nous louer que l'un et l'autre aient des attaches fortes aux Fours à Chaux, centre d'art spontané du fait de leur présence sur le site…Doit-on se désoler que le lieu puisse leur inspirer des idées subversives d' initiative et de liberté comme celles qui ont poussé par exemple Yves à se lancer dans une expo monumentale sans le moindre soutien institutionnel ? … J'avais parlé à une époque à propos de nous de " fréres de la côte de Gergovie " …il semble qu'ils ne soient pas prêt d'être araisonnés !

Les remercier aussi mille fois de nous confier certaines fois, certaines de leurs œuvres afin de les installer sur les parcours si singuliers de nos " Arts du chemin " .
Certaines photos et vidéo - pas très bonnes : vous avez dit " nature " ! - présentées dans ce billet montre l'installation d'un " œuf " en cédre de Roland qui a pris place dans un pin à l'occasion de de l' Escap'arbres de dimanche dernier à Boisset ( 43 ) . L' œuvre participait totalement à notre errance et se trouvait dans un environnement qui je crois participait complétement de la démarche de Roland …la performance pour l'installation n'y étant pas étrangère non plus … D'aucuns, les plus attentifs ou les plus sensibles finirent même par se demander qui de " l' œuf "ou de l'arbre s'était retrouvé là en premier ?…une vieille histoire , manquait que la poule !

…d'autres images viendront …






























La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau




Des ensembles faits des fragments d’un même monde,
par Jean-Luc Chalumeau
De la nature morte et de ses avatars,
par Gérard-Georges Lemaire
Nathalie Du Pasquier,
par Simon Lane

Dossier Biennale de Venise

Une Biennale à la dérive,
par Gérard-Georges Lemaire
Déceptions et découvertes sur la lagune,
par Jean-Luc Chalumeau
Les coulisses de l’Italie d’Orlando Mostyn-Owen,
par Amélie Adamo

Lectures
Bibliothèque de l’amateur d’art,
par Gérard-Georges Lemaire
Retour sur Véronique Bigo
Vieillir, peint-elle
par Belinda Cannone
La chronique de Thierry Laurent
L'art contemporain ou l'esthétique du chaos,
par Thierry Laurent
Le théâtre
Dansons sous la crise !
par Pierre Corcos

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des archives
(avec le soutien de la société Action d'Éclat,
agence conseil en communication
www.actiondeclat.com)
Yves Guérin, ou la sculpture métaphysique
D'octobre 2011 à octobre 2012, une très importante exposition de 32 sculptures monumentales d'Yves Guérin est présentée dans le parc d'activités de La Pardieu, à Clermont-Ferrand (via Ferrata). Les mécènes sont la société Aubert & Duval et le Réseau Ferré de France, qui a fourni à l'artiste son matériau exclusif : des tonnes de rails qu'il forge en plein air sur les flancs du plateau de Gergovie pour en faire d'impressionnantes pièces sur des thèmes variés, mais principalement inspirées par des œuvres d'art sacré. C'est ainsi que les visiteurs peuvent voir une Descente de Croix de 4 mètres de hauteur, une Fuite en Egypte de 3 m, un Arbre de Jessé de 5, 50 m ou encore une Extase de Sainte-Thérèse de 2, 50 m. Ces œuvres sont puissamment allusives, non représentatives, et, pour reprendre un mot de William Burroughs, « on y entend le métal penser ».

Arrêtons-nous sur l'une des persistances thématiques d'Yves Guérin : la Descente de Croix (deux en 2007, plus une Déposition en 2002). La motivation du sculpteur serait-elle comparable à celle d'Anthony Caro qui, en 1989-1990, réalisa une Descente de Croix en cuivre et bronze, fondus et soudés, en s'inspirant directement de la terrible Déposition de Rembrandt de la Pinacothèque de Munich ? L'artiste s'était servi d'une plaque de bronze pour reproduire l'effet du long suaire immaculé, élément plastique majeur du maître hollandais. Rien de tel chez Yves Guérin qui ne fait pas référence à une œuvre particulière, mais à toutes celles qui ont abordé le même thème, si nombreuses dans les musées du monde qu'il ne saurait bien sûr les connaître toutes. Il n'empêche : l'antique enluminure (850) conservée à la bibliothèque d'Angers comme le relief en marbre de Benedetto Antelami à la cathédrale de Parme (1178), mais aussi les Dépositions de Duccio et Pietro Lorenzetti autant que celles de Rogier van der Weyden ou Rubens... toutes ces images et sculptures évoquant le Supplicié divin descendu de sa croix forment un monde particulier.

C'est ce monde qui constitue le « réel » d'Yves Guérin, qui lui inspire de nouveaux modes de représentation. C'est ainsi qu'il invente littéralement le réel : son art ne répète en rien ce qui aurait déjà été vu, même si nous pouvons éventuellement identifier de quoi il est question. Il nous invite à revoir, comme nous ne les avons jamais vues, toutes les Descentes de Croix du monde, qui forment le réel de Guérin éclairé par son art. Nous comprenons ainsi que la Descente de Croix d'Antelami, mélange d'influences romanes et gothiques inventant un espace en trois dimensions avec un siècle d'avance, est la sœur de celle de Guérin dont la force expressive et la nouveauté esthétique apparaissent tout aussi radicalement nouvelles au XXIe siècle : il faut la voir pour l'éprouver comme telle. La « Via Ferrata » est l'occasion de prendre maintenant la mesure de l'importance de la démarche d'Yves Guérin, une des plus puissantes et originales de notre temps.
J.-L. C.
13-10-2011

de Jean-Luc Chalumeau



Des ensembles faits des fragments d’un même monde,
par Jean-Luc Chalumeau
De la nature morte et de ses avatars,
par Gérard-Georges Lemaire
Nathalie Du Pasquier,
par Simon Lane

Dossier Biennale de Venise

Une Biennale à la dérive,
par Gérard-Georges Lemaire
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par Jean-Luc Chalumeau
Les coulisses de l’Italie d’Orlando Mostyn-Owen,
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par Belinda Cannone
La chronique de Thierry Laurent
L'art contemporain ou l'esthétique du chaos,
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Le théâtre
Dansons sous la crise !
par Pierre Corcos

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(avec le soutien de la société Action d'Éclat,
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Yves Guérin, ou la sculpture métaphysique
D'octobre 2011 à octobre 2012, une très importante exposition de 32 sculptures monumentales d'Yves Guérin est présentée dans le parc d'activités de La Pardieu, à Clermont-Ferrand (via Ferrata). Les mécènes sont la société Aubert & Duval et le Réseau Ferré de France, qui a fourni à l'artiste son matériau exclusif : des tonnes de rails qu'il forge en plein air sur les flancs du plateau de Gergovie pour en faire d'impressionnantes pièces sur des thèmes variés, mais principalement inspirées par des œuvres d'art sacré. C'est ainsi que les visiteurs peuvent voir une Descente de Croix de 4 mètres de hauteur, une Fuite en Egypte de 3 m, un Arbre de Jessé de 5, 50 m ou encore une Extase de Sainte-Thérèse de 2, 50 m. Ces œuvres sont puissamment allusives, non représentatives, et, pour reprendre un mot de William Burroughs, « on y entend le métal penser ».

Arrêtons-nous sur l'une des persistances thématiques d'Yves Guérin : la Descente de Croix (deux en 2007, plus une Déposition en 2002). La motivation du sculpteur serait-elle comparable à celle d'Anthony Caro qui, en 1989-1990, réalisa une Descente de Croix en cuivre et bronze, fondus et soudés, en s'inspirant directement de la terrible Déposition de Rembrandt de la Pinacothèque de Munich ? L'artiste s'était servi d'une plaque de bronze pour reproduire l'effet du long suaire immaculé, élément plastique majeur du maître hollandais. Rien de tel chez Yves Guérin qui ne fait pas référence à une œuvre particulière, mais à toutes celles qui ont abordé le même thème, si nombreuses dans les musées du monde qu'il ne saurait bien sûr les connaître toutes. Il n'empêche : l'antique enluminure (850) conservée à la bibliothèque d'Angers comme le relief en marbre de Benedetto Antelami à la cathédrale de Parme (1178), mais aussi les Dépositions de Duccio et Pietro Lorenzetti autant que celles de Rogier van der Weyden ou Rubens... toutes ces images et sculptures évoquant le Supplicié divin descendu de sa croix forment un monde particulier.

C'est ce monde qui constitue le « réel » d'Yves Guérin, qui lui inspire de nouveaux modes de représentation. C'est ainsi qu'il invente littéralement le réel : son art ne répète en rien ce qui aurait déjà été vu, même si nous pouvons éventuellement identifier de quoi il est question. Il nous invite à revoir, comme nous ne les avons jamais vues, toutes les Descentes de Croix du monde, qui forment le réel de Guérin éclairé par son art. Nous comprenons ainsi que la Descente de Croix d'Antelami, mélange d'influences romanes et gothiques inventant un espace en trois dimensions avec un siècle d'avance, est la sœur de celle de Guérin dont la force expressive et la nouveauté esthétique apparaissent tout aussi radicalement nouvelles au XXIe siècle : il faut la voir pour l'éprouver comme telle. La « Via Ferrata » est l'occasion de prendre maintenant la mesure de l'importance de la démarche d'Yves Guérin, une des plus puissantes et originales de notre temps.
J.-L. C.
13-10-2011