
Mardi 28 Avril 2009 . 19 heures
Resto l'Autobus Romagnat .
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Y-en à qui ont la banalité comme horizon, ça devient pour eux une manière de voir, de penser mieux d'installer une pensée unique par une forme de violence d'aveuglement, de déni . D'autres voit la singularité parce qu'elle leur parle de la personne et de la Liberté qui sont deux mots pour désigner la même chose y compris dans un groupe oppressé, parce que le singulier parle de visage, de regard les yeux dans les yeux donc de reconnaissance, de tendresse…Voilà donc , les yeux dans

"Quoi qu'il en soit considérant ce lieu dit du calvaire à Romagnat il convient d'admettre que dès qu'on lui porte un regard attentif et attentionné et suffisament averti il appparaît a plus d'un titre assez remarquable . Dans une position très particulière pour un calvaire il échappe du coup à une représentation standard . C'est effectivement une forme très pensée, très construite, compilatoire d'archétypes qui n'entre pas nécessairement dans une stricte définition d'un calvaire, mais constitue un ensemble remarquable .

1/ Un enclos"paroissial" massif : sans aller chercher la référence des enclos paroissiaux bretons, l'idée d'un Paradis est bien présente – d'autant plus que l'on est ici en terre vigneronne et horticole et que ceci renvoi à la civilisation Gallo-romaine dont Georges Duby voyait un des marqueurs important de la Basse- Auvergne jusque tard dans la période moderne et dont les "dépouilles" sont encore remarquables . Cet enclos ne peut-être dissocié du calvaire – lui-même ? – il est le Carré de sol, symbole de la terre-mère dans lequel va pouvoir s'inscrire la verticalité qui tend au ciel
2/ Un tertre : il s'inscrit dans le carré et fait figure ici de Golgotha , et il n'est qu'à se souvenir de l'étymologie du mot : la montagne du crâne en référence à la vision squelettique qu'il offre à Jérusalem au regard, pour ne pas manquer d'être fortement troublé par le fait qu'il soit ici, constitué par la terre très chargée de reste d'ossements * – fussent-ils aujourd'hui réduit en poudre –comme évoqué dans les écritures "et tu retourneras à la poussière…" , du carré – qui le constitue et l'on ne peut voir là seulement une "heureuse " coïncidence et c'est cela entre autre qui me fait écrire plus haut : très réfléchi, très construit ! Mais le tertre renvoi aussi à la tradition plus ancienne, du tumulus bien sûr ( la sépulture paléolithique et néolithique) mais aussi celle du "plau" surélevé au centre des places et duquel s' élevé un chêne et très fréquemment un tilleul ayant a charge alors que ses racines s'enfoncent dans le sol ( la terre/mère ) de pointer le ciel de ses branches, l'ensemble symbolique référant au passage entre les deux plans terrestre et céleste et donc l'évocation déjà de la transcendance , " tout naturellement reprise par le christianisme qui substituera à l'arbre la croix du Christ comme ailleurs il érigera sur une " pierre levée "
3/ La grotte : où va être déposé la dépouille du Christ que les Saintes femmes ne retrouveront

4/ Trois ifs sont là. On peut penser qu'ils y sont depuis l'origine. Ils contribuent grandement à l'harmonie du lieu.
Tout ceci, on doit le répéter, est très ordonné, très pensé et décline ici avec beaucoup de force et de cohérence , donnant à ce site beaucoup de pertinence et une respectabilité particulière et ainsi des raisons largement suffisantes de demeurer ici au titre du Patrimoine. Aussi, quant à cours d'arguments la municipalité oppose que le calvaire sera déplacé, faudrait-il savoir de quoi on parle et en outre la complexité de ce dispositif rendant la chose impossible

NOTE : Il nous a été rapporté très récemment, à plusieurs reprises, qu'au cours des travaux de "tout à l'égout" réalisé en 1950 par l'entreprise Bertrand , les ossements mis à jour au cours des terrassements dans la rue Maréchal Foch à l'emplacement du cimetière décrit par Grégoire de Tours, étaient transportés par Roger Cohade dit le Croc ' (croque-mort ) avec une brouette à l'ossuaire de la rue de la Treille…et non pas, implicitement, au cimetière. CQFD.