28 février 2008

Pastorale municipale…



L'affiche a la beauté des choses crépusculaires .
Un drame s'annonce, dont la belle lumiére d'un couchant creuse sa marque aux traits accentués du Pasteur qui veille, inquiet et dont le regard tendu, semble essayer de discerner l'arrivée èminente du danger, qui va les emporter.
L'autre moitié de son visage est déjà mangée de nuit et curieusement, alors que la photo est un montage, c'est la même ombre qui semble courir sur le corps en retrait de son groupe .
Au premier rang les catéchuménes- j'entends les derniers adeptes recrutés- ont mis un genoux à terre. Au-dessus d'eux les plus anciens sont tout aussi désarmés , ils n'ont pas d'enseignement à leur proposer. Hier au soir ils ont essayé d'en entrainer quelques uns dans une rixe dans un village d' à côté…mais ils ont été réduit au silence … jusqu'où vont-ils se taire ?
Au milieu des autres, on distingue les Saintes Femmes elles sont nécessaires au Pâtre au moment des mises bas comme à celui du sacrifice . Mais la Mère tutélaire, celle qui le garantit dans son rôle de Bon Pasteur, on ne la voit pas, elle rôde sans doute déjà au pied du crâne rond et sombre de Montrognon qui campe au fond du paysage la figure d'un golgotha surmonté d'une potence .
Dans le vallon creusé dans leur dos par la ténébre qui les guette, ils croient discerner les sonnailles et le bêlement de quelques brebis égarées : "continuitéééé… continuitéééé…continuitéééé…"
Sauront-elles rentrer avant l'obscurité totale ?

Au-dessus dans un ciel de terre- qui ne saurait figurer l'étendard battant au front du héros dans les immenses fresques èpiques du grand cinéma soviétique- le Séraphin ridicule continue de souffler dans son dérisoire olifant de baudruche , mais qui peut encore bien l'entendre ?

Et le jour, de continuer de décliner… là une Passion est en train de courir à sa fin !